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annesodiversetvariations

com France 5, réseaux sociaux, journalisme et écriture, formation en Histoire de l'art Paris I ; [ici sont mes textes et un choix de photos. Et puis on verra] ... Instagram @annesobru

Le Japon, les images et moi

Daido Moriyama

Daido Moriyama

Ici toujours, pas d’analyse, d’expertise, juste mes ressentis face à cette œuvre irrémédiable.

Il est toujours difficile de savoir comment ça a commencé. Mais je crois que le premier photographe japonais à me faire basculer a été Moriyama, il y a des années. Happée d’abord par le cliché brut, sans contexte, sans historique, j’ai plongé à corps perdu dans l’image japonaise. C’en était fait de moi. Terriblement marquée vers 16 ans par un documentaire sur le drame d’Hiroshima et Nagasaki, je n’ai jamais cessé de m’identifier à cette « douleur japonaise ». Le Japon est entré en moi.

(Auparavant, c’est avec Romain Slocombe et ses « blessées » que l’univers japonais m’était apparu, avec le fetish) .

Mon premier écrivain japonais a été Kawabata, piqué à 10 ans à ma mère ; depuis je n’ai jamais cessé de lire des auteurs japonais. Abe Kōbō, Jirô Taniguchi, Yoko Tawada, (l’œil nu) évidemment Haruki Murakami, je ne vais pas me mettre à dresser une liste.

Le cinéma japonais a été là avant la photo, Ozu, Mizoguchi, Oshima, et plus tard les Pinku eiga (films érotiques), estampillés Nikkatsu studios. Je suis folle de L'île nue de Kaneto Shindo, pour moi un des plus beaux films du monde - et j’adore aussi les productions de Ghibli.

Je ne fais plus de distingo dans le media. Film, livre, photo, ces images en appellent à la société, à la guerre, au sexe, à la mort. A la fragilité, la violence, le silence. Pour les coincés (comme quand on dénonce une photo sur Pinterest) le nu dans la photo japonaise n’a aucun rapport avec le nu occidental : pour eux, c’est montrer ses sentiments qui relève du vulgaire.

Daisuke Yokota est sans doute mon contemporain préféré, mais j’aime à jamais « Provoke » et le nouveau langage mis en place dans les années 60, avec une photo noir et blanc à grain et une image qui prend le relais des mots. Contrairement à la peinture, qui excite en moi l’intellect et beaucoup moins l’émotion après des années passées à étudier composition, technique, vocabulaire plastique… la photo japonaise est brute, donnée, sans entrave. Ca s’appelle en prendre « plein la gueule. »

Je n'ai jamais mis les pieds au Japon.

https://fr.pinterest.com/abruttmann/japan/

Emi Anrakuji 1800 MILLIMETRE, 2007/ Nobuyoshi Araki's 'Theater of Love' (1965) /Nobuyoshi Araki, Sans titre/ Romain Slocombe
Emi Anrakuji 1800 MILLIMETRE, 2007/ Nobuyoshi Araki's 'Theater of Love' (1965) /Nobuyoshi Araki, Sans titre/ Romain Slocombe
Emi Anrakuji 1800 MILLIMETRE, 2007/ Nobuyoshi Araki's 'Theater of Love' (1965) /Nobuyoshi Araki, Sans titre/ Romain Slocombe
Emi Anrakuji 1800 MILLIMETRE, 2007/ Nobuyoshi Araki's 'Theater of Love' (1965) /Nobuyoshi Araki, Sans titre/ Romain Slocombe

Emi Anrakuji 1800 MILLIMETRE, 2007/ Nobuyoshi Araki's 'Theater of Love' (1965) /Nobuyoshi Araki, Sans titre/ Romain Slocombe

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D
"L'île nue" est un film inoubliable, comme tant d'autres œuvres cinématographiques japonaises.<br /> <br /> Les photographes de ce pays ont également une approche osée, originale, ultra-créative, que ce soit dans le domaine du portrait ou du paysage. il faut croire que leur pays et ses habitants sont plus "inspirants" - sauf quand même exceptions ! - qu'ici.
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