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annesodiversetvariations

com France 5, réseaux sociaux, journalisme et écriture, formation en Histoire de l'art Paris I ; [ici sont mes textes et un choix de photos. Et puis on verra] ... Instagram @annesobru

Pensées sur IL EST MORT APRÈS LA GUERRE (TOKYO SENSO SENGO HIWA), un film de Nagisa OSHIMA

IL EST MORT APRÈS LA GUERRE (TOKYO SENSO SENGO HIWA) Un film de Nagisa OSHIMA | Drame | Japon | 1970 | 90mn | N&B
IL EST MORT APRÈS LA GUERRE (TOKYO SENSO SENGO HIWA) Un film de Nagisa OSHIMA | Drame | Japon | 1970 | 90mn | N&BIL EST MORT APRÈS LA GUERRE (TOKYO SENSO SENGO HIWA) Un film de Nagisa OSHIMA | Drame | Japon | 1970 | 90mn | N&B

IL EST MORT APRÈS LA GUERRE (TOKYO SENSO SENGO HIWA) Un film de Nagisa OSHIMA | Drame | Japon | 1970 | 90mn | N&B

"Jeune activiste au sein d’une cellule de cinéma militant, Motoki voit un de ses camarades se jeter du haut d’un immeuble. Pourtant, des doutes apparaissent très vite sur l’identité du « suicidé », dont même la mort semble hypothétique…"

Le film ne commence pas. Il n'y a ni début ni fin. Il fonctionne comme des séquences collées les unes après les autres, en désordre, comme si les bobines étaient mélangées. On ne sait pas ce qu'on cherche vraiment - un disparu, un mort, un fantôme ? Ce film est hallucinatoire, incantatoire. C'est une interrogation sans vraie question, sans vraie réponse.

Evidemment, j'y vois Duras : on y parle de quelqu'un comme pour l'inventer, le créer. Anne-Marie Stretter ou le Vice-consul, aussi bien. C'est le même ressassement, un bruit de mer, - il est beaucoup question d'eau qui coule, métaphore sexuelle de désir sans fin. 

Oshima interroge le besoin de vie, le besoin d'action, la nécessité impérieuse de lutter par la politique chez ces jeunes vaguement inadaptés qui animent sans trop de conviction un ciné-club. Eminemment politique, le film parle de jeunesse révoltée, de combats de rue, de violence et de flics au Japon. On est en 1968-69 et c'est la "guerre de Tokyo" chez les étudiants. Mais c'est une violence internationale à la fin de ces années 60, universelle, crée par l'homme, qui invente sans cesse des idéologies pour éviter le suicide.

On ne sait pas si le garçon dont il est question - le "héros" en somme mais en creux, qu'on ne voit pas - s'est vraiment suicidé. Le film qu'il aurait tourné avant sa mort, des sortes de rushes improbables, ne sont même pas une preuve d'existence. La pellicule semble être une preuve, mais quelqu'un d'autre aurait pu tourner ces vues de rue, de manifestations. On évoque un testament au sujet de ce film laissé par le mort. Le "héros" y aurait-il pensé ? Avait-il quelque chose à dire ou à laisser ? A préméditer ? Dans le Vice-consul, Peter Morgan écrit sur la mendiante, souvenirs ou témoignage : mais cette mendiante existe-t-elle ? On rejoint le fantasme, l'invention, des personnages imbriqués dans une autre histoire. Nous sommes dans une même logique d'opacité. L'histoire est ailleurs.

Je n'ai rien lu sur ce film. Je voulais garder les sentiments bruts après le visionnage. Tout cela a sans doute été dit. Mais les réactions sont incessantes, perpétuelles, sans but et sans victoire. C'est l'écriture je crois. Ou bien le cinéma. 

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