25 Août 2016
Avant Snapchat, avant Instagram, avant les apps et les smartphones, ce qu'on peut appeler la « photo écriture » a été utilisée par divers artistes ; j'avais envie d'évoquer Duane Michals (18 février 1932, McKeesport, Pennsylvanie) Allen Ginsberg (3 juin 1926 à Newark -5 avril 1997 à New York) et Hervé Guibert. (Saint-Cloud, 14 décembre 1955 - Clamart, 27 décembre 1991).
Ces textes manuscrits de quelques lignes ne sont pas forcément des légendes proprement dites, pas une signature, mais une vision au-delà de la photo. Ces textes seraient une explication du rêve, entrechoquant l'espace et le temps et se prolongeant dans cette typographie manuscrite et personnelle. Il m'est apparu ensuite que ces artistes ont en commun leur homosexualité, ils ont photographié et magnifié des hommes.
Le texte appuie-t-il l'image ou est-ce l’inverse ? On se situe dans une prolongation de l’histoire, une deuxième histoire qui s'écrit hors même de la photo. On peut penser à des séquences de cinéma ou au roman photo, rendant peut-être la lecture de l'image plus accessible au public... On pense aussi à la BD où les personnages ne s'expriment pas dans des bulles mais dans un cartouche sous le dessin.
Au contraire de la photo en général, medium rapide et sur le champ oublié, ces photos font plus que fixer l'instant, elles étirent la mémoire et explosent l'idée de durée.