1 Janvier 2016
J’ai tant rêvé Paris que je m’y suis noyé ; Paris, ville de mes rêves, assourdissante, la Seine teintée du sang de mes veines exsangues, fascinait toujours mon corps maigre ébloui par la foudre. Dans la ville labyrinthe, parti à ta poursuite, dévalant les carreaux en paliers de ses rues majestueuses, je finissais par m’échouer à l’ombre des peupliers longs. Mon cœur céleste blessé pourtant de ton absence, la douleur de Paris tardait à m’envahir. Mais l’autre nuit, j’ai vu de suite que je t’avais perdue. Dans le feu et la poudre, le teint livide au mausolée de nos plaisirs défunts, j’ai pris la pente éclair. Je m’étais fourvoyé : le malheur est si beau quand on vit sous la lune. Alors, par la grâce d’une prière redevenue liquide, j’ai tant pleuré Paris que j’ai voulu partir. Seulement, arrivé au péage, je n’ai plus pu m’enfuir, je suis revenu sur mes pas me perdre dans tes bras.
L’échange de textes est inspiré d'un échange photographique. Merci à Philippe Castelneau de m'accueillir : mon texte né d'une de ses photos se trouve chez lui selon le principe des Vasesco.
« Tiers Livre de F. Bon et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. » Sur le blog : Le rendez-vous des vases communicants , tenu désormais parMarie-Noëlle Bertrand, ayant pris la suite d'Angèle Casanova et de Brigitte Célérier , vous retrouverez la liste des échanges de ce mois.